Médecine ET Santé

Imaginez un médicament qui soignerait aussi bien la grippe, l’Ébola et même le sida. Un pas de géant dans le monde de la médecine qu’une équipe de chercheurs de la célèbre Massachussetts Institute of Technology (MIT) est en train d’accomplir.

Virus de la grippe, de la dengue mais également celui responsable de nos petits rhumes, aucun n’a pu résister à ce nouveau traitement. Draco, c’est son nom, a ainsi été testé avec succès sur une quinzaine d'infections.

Un médicament révolutionnaire qui serait finalement aussi efficace contre les virus que les antibiotiques contre les microbes, comme l’a confirmé le chercheur Mike Rider au DailyMail : "La découverte des antibiotiques a révolutionné le traitement des infections bactériennes. Nous espérons que ceci va révolutionner le traitement des infections virales".

Le traitement devrait en plus se révéler tout aussi probant contre les infections traditionnellement difficiles à traiter. "Le spectre de l’action anti-viral de Draco est vraiment très large. Nous espérons donc que ce médicament sera aussi efficace contre les épidémies de virus inconnus ou de virus mutants comme celle de SRAS en 2003” selon Mike Rider.

"il est certainement possible que le traitement ne fonctionne pas avec certains virus, mais pour le moment, nous n’en avons pas trouvé" confie le chercheur.

Un remède miracle qui trouve son efficacité dans un mode d'action tout à fait inédit.

Lorsqu’un virus pénètre dans un corps étranger, il n’a qu’une seule idée en tête, se multiplier. Il s’infiltre alors dans les cellules de son hôte, puis pirate leur fonctionnement. Il ordonne alors à ces cellules détournées de créer des répliques de lui-même.

Pendant ce processus, le virus crée des fragments d’ARN double-brin qui ne sont normalement pas produits par les cellules animales ou humaines. Les cellules infectées ont donc une composition différente des cellules saines. Une différence que Draco est capable de repérer.

Après avoir identifié les cellules infectées, Draco révèle une autre stratégie. Lors d’une infection, les cellules infectées créent naturellement des protéines qui s’attachent aux ARN double-brin. Des protéines censées empêcher la réplication du virus. Mais beaucoup de ces agents pathogènes sont capables de contourner ses défenses et continue donc à se reproduire comme si de rien n’était.

Les chercheurs ont donc eu l’idée d’inclure dans Draco un type un peu spécial de protéines. Ces protéines naturellement présentes dans les organismes vivants poussent en effet les cellules à s’autodétruire. Cette mort cellulaire programmée, ou apoptose, est un procédé naturel qui vise à maintenir l’équilibre avec la prolifération cellulaire : les plus anciennes cellules sont détruites pour que de nouvelles puissent être créées.

Bardé de ces bombes à retardement organiques, Draco pousse donc la cellule infectée à se suicider, et évite ainsi la prolifération du virus dans l’organisme. Les chercheurs ont évidemment veillé à ce que Draco ne s’attaque qu’aux cellules contaminées.

"Combiner ces deux éléments est une idée géniale et une approche tout à fait novatrice" s’est réjouie Karla Kirkegaard, professeur en microbiologie et en immunologie à l’Université de Stanford

De plus, s’il est pris assez tôt, ce traitement est si rapide qu’il soigne les symptômes avant même qu’ils n'arrivent. De nouveaux résultats montrent également qu’il éloigne les virus, ce qui voudrait dire qu’il pourrait être utilisé à titre préventif.

Toujours en développement, les chercheurs sont actuellement en train de tester le traitement sur des souris et obtiennent pour le moment des résultats prometteurs. Mike Rider espère bientôt pouvoir étendre ses tests à des animaux plus gros, pour terminer par des véritables tests cliniques sur des humains. Mais comme pour tous les médicaments, il faudra sûrement attendre plusieurs années avant de pouvoir acheter cette panacée en pharmacie.