Médecine ET Santé

Les couples infertiles ont la chance d’avoir des enfants grâce aux différentes techniques de procréation médicalement assistée (PMA). Il s’agit d’un ensemble de méthodes cliniques et biologiques dont se sert la médecine pour favoriser la procréation de façon artificielle. En plus de ces nombreux inconvénients, comme une forte médicalisation de la femme ou encore l’obligation d’avoir des rapports sexuels sur mesure et à des heures indues, plusieurs scientifiques ont estimé que les PMA pouvaient accroitre les risques de malformations congénitales et ont entrepris des travaux pour en apporter des preuves. Ces derniers soupçonnent ces techniques de provoquer des problèmes cardiaques, génito-urinaires ou musculo-squelettiques après la naissance. Un doute a toutefois plané sur leurs conclusions, sauf que le samedi dernier, de nouvelles révélations viennent confirmer leurs suspicions.


La comparaison des risques de malformation entre les naissances par PMA et celles classiques
Dans le New England Journal Of Medicine, on découvre l’enquête menée par une équipe de chercheurs de l’Université d’Adélaïde en Australie. Avec pour objectif la mise en évidence ou pas d’un risque plus élevé de risque de malformations congénitales chez les enfants nés par PMA, les chercheurs vont suivre 6 163 de ces procréations artificielles. Ces naissances ont été réalisées à partir de 3 méthodes distinctes : la fécondation in vitro ou « fivete », la stimulation ovarienne et l’ICSI (injection de spermatozoïdes dans l’ovule). Elles ont ensuite été comparées à 308 974 procréations classiques qui ont eu lieu entre janvier 1986 et décembre 2002 dans l’Etat de South Australia. Après des observations, les chercheurs ont découvert que 9,9% des enfants conçus par l’ICSI et 7,2% par fivete souffrent d’une grave malformation, dont le diagnostic a été fait avant l’âge de 5 ans, et seulement 5,8% des enfants nés normalement avait ce problème. Les chercheurs, ayant maintenant la certitude d’un risque plus grand de malformation congénitales à partir des naissances par PMA ont ensuite orienté leurs recherches vers l’identification des causes de cette situation.
Les raisons de ce risque élevé de malformation chez les enfants nés par PMA
Même si les chercheurs justifient en partie ces risques accrus d’anomalies congénitales par le fait d’antécédents d’infertilité, ce qui intéresse évidemment l’opinion, c’est de savoir si les techniques de PMA ne seraient pas en cause. Et pour en avoir le cœur net, les scientifiques devaient exclure certains facteurs, comme ceux liés à l’âge de la mère ou au temps passé à attendre un enfant. Une fois que cela a été fait, ils affirment que le risque d’anomalies congénitales lié au « fivete » est sensiblement pareil à celui d’une grossesse naturelle. Le Pr François Olivennes, gynécologue obstétricien, informe ainsi que cette méthode a plusieurs fois été incriminée alors qu’elle ne représente pas véritablement un risque. On ne peut cependant pas en dire autant pour la technique de l’ICSI. En tout cas, les chercheurs ont un grand doute sur cette technique car après avoir pondéré leurs résultats en tenant compte des autres facteurs, ils ont remarqué un niveau plus élevé du risque de malformations congénitales, en comparaison à une grossesse normale. Toutefois, le Pr François Olivennes précise que ce n’est pas la technique en elle-même qu’il faut mettre en cause mais plutôt le spermatozoïde injecté. En effet, il pense que celui-ci pourrait-être atteint de problèmes génétiques non détectées, dont la conséquence serait une malformation congénitale. Les chercheurs, pour leur part, estiment que d’autres recherches doivent être entreprises pour mieux comprendre l’implication de ces techniques de procréation dans la survenue d’anomalies après les grossesses. Ils pensent que les choses seraient plus claires si ces recherches se mettent à niveau des innovations permanentes que connaissent ces méthodes. C’est aussi une urgence car les techniques de PMA sont très pratiquées dans le monde de nos jours. On dénombre environ 20 000 naissances chaque année en France, à partir d’une de ces techniques, avec un taux de malformation congénitale de 4%.
SOURCE: ecologie.tv