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dimanche 7 août 2011

“La médecine, demain, sans mains”



“La médecine se scinde entre producteurs de soins techniques et conseillers médicaux. La place du médecin de famille s’éteint, ses tâches réparties entre les techniciens médicaux, les paramédicaux, et les sites dématérialisés d’information pour le conseil diagnostique. Le jour où disparaît le dogme de l’ordonnance obligatoirement visée par un médecin, s’effondre la majeure partie de son activité généraliste.

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Le porteur de risque envoie ses chiffres de tension, de sucre, de cholestérol sur internet, reçoit automatiquement en retour son ordonnance, assortie d’une liste de conseils et de points auquel être attentif, plus détaillée et plus disponible que les remarques orales qu’il recevait chez son médecin. Un symptôme apparaît subitement ? Le patient connecté l’entre dans un arbre diagnostique et répond à une série de questions. Le résultat est validé par un conseiller médical sur site. Quand il n’est plus possible de progresser, le patient imprime une demande d’examens complémentaires ciblés, qu’il part faire chez le technicien le plus proche. Souvent, le traitement est réalisé au même endroit et simultanément : Une coronaire obstruée est dépistée, stentisée. « Chérie, je me suis fait déboucher deux coronaires aujourd’hui, on va fêter ça toute la nuit… ». L’examen clinique, motif principal de la consultation avec présence physique, disparaît. Même dans un domaine comme le locomoteur où la technologie reste très grossière pour l’analyse de la fonction, le diagnostic peut être cerné par l’énumération des symptômes, et l’examen sera fait en même temps que le traitement par le producteur, ici l’ostéopathe. De moins en moins de mains touchent les patients. Les équipes chirurgicales disparaissent du bloc, relocalisées en tenue décontractée dans une salle de contrôle d’où sont commandés les robots opératoires. Les infections ont disparu. La qualité d’une intervention, hors urgence, est devenue standardisée. Les mégacliniques spécialisées s’affrontent sur le terrain marketing, toutes frontières nationales oubliées. Les médicaments sont prescrits par un logiciel. Plus moyen d’en vendre des cargaisons supplémentaires à l’aide de pressions clientélistes sur les prescripteurs. Accessoirement l’épidémiologie fait un bond fantastique en avant : tous les chiffres de morbidité sont connus. Les corrélations entre différents malades sont analysées en permanence et le départ d’une épidémie est annoncé dès les premiers cas. La sécu a fait disparaître son déficit. La prescription n’est plus abandonnée à l’incertaine collaboration entre patient et médecin. Finis les examens de complaisance, redondants, par insuffisance de connaissances. Les erreurs résiduelles sont toutes analysées, et affinent en permanence les arbres diagnostiques. Elles ont moins de conséquences car les malades sont suivis de façon plus rapprochée et surtout mieux triés. La plupart d’entre nous ne verront pas ce monde en tant que professionnels, puisque miraculeusement les effectifs vont fondre drastiquement au moment où certaines catégories de médecins ne seront plus nécessaires. N’y voyons pas une prescience des technocrates qui ont organisé cette disparition : Leur motivation simpliste était la réduction de médecins coûteux au plan comptable, sans idée de ce qui pouvait les remplacer. L’évolution de la société les sauve du couperet de la vindicte populaire : Nul doute qu’elle aurait explosé si chaque foyer ne disposait pas à présent d’un accès internet, et si la vague des scandales pharmaceutiques n’avait pas terni l’image d’une science médicale toute-puissante. La médecine, demain, n’aura plus besoin de mains, sauf si nous les re-spécialisons. Je conseille vivement aux jeunes confrères de se mettre à pratiquer l’ostéopathie, les psychothérapies ou une quelconque médecine humainement alternative. Peut-être est-ce le dernier moyen de garder des contacts privilégiés avec ses patients, car ce sont les ambiances où ils se livrent toujours complètement, et ainsi véritablement… rebondissent, pour notre plus grand ravissement. J’aurais le même conseil pour mes confrères plus proches de la retraite, car nous savons, pour l’avoir rencontré chez nombre de nos patients, que rien n’est plus péjoratif que finir une carrière sur une note descendante, quelque soit la qualité du travail effectué le reste de sa vie. Toute une nouvelle file de projets, au début de cette retraite, en dépendent. Qui sait, alors, si nous n’aurons pas envie de refaire de la médecine ?”

source:  Rhumatologie en Pratique

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